Le crédit social : en Europe, France et Italie

Le crédit social est un système mis en place par les gouvernement pour noter les bons et mauvais citoyens. Ce système souvent critiqué car il viole fondamentalement la vie privée de chacun, mais aussi pour sa susceptibilité à être corrompu et injuste.

Le crédit social pourrait entrer en contradiction totale avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Définition :

Le crédit social peut également désigner un système de notation sociale utilisé dans certains pays, notamment en Chine, où le gouvernement attribue des scores individuels ou de groupes établis sur leur comportement social, leurs actions et leurs interactions dans la société.

Ce système de notation sociale utilise des données collectées à partir de diverses sources, telles que les transactions financières, les comportements en ligne, les interactions sociales et bien d’autres aspects de la vie quotidienne. Les scores de crédit social peuvent avoir des impacts sur la vie des individus, comme :

  • L’accès à certains services publics
  • L’accès aux soins
  • L’obtention de prêts
  • L’accès à des emplois
  • La liberté de circulation
  • Disposer de son argent comme on le souhaite
  • Impossibilité d’acheter certains objets
  • etc.

Il est essentiel de noter une collecte et utilisation massives de données personnelles pour des fins de contrôle social.

Ce concept soulève des questions sur la vie privée, la liberté individuelle et l’éthique de la surveillance.

Le crédit social en Europe :

Aux portes de la France : un test en Italie

Le crédit social n’est pas encore vraiment présent en Europe. Pourtant, en Italie, deux villes sont au cœur de la polémique. À Bologne et à Rome, le Smart Citizen Wallet (portefeuille du citoyen vertueux) à fait son apparition. Cette application encore en phase d’expérimentation permet d’attribuer des bons points au personnes dites vertueuses.  Les bonnes actions seront des choses simples, comme par exemple, prendre les transports en commun, ou alors ne pas prendre d’amande, ou encore le tri des déchets.

Ce système est présenté comme une cagnotte de supermarché qui fonctionnerait sans « perdants » et qu’il se baserait exclusivement sur la base du volontariat.

Une idée qui pourrait se généraliser dans toute l’Europe.

Un danger pour la suite ?

Même si l’idée peut être noble, ce genre d’application ouvrira certainement la porte à des mises à jour, qui progressivement changeront le mode de fonctionnement de ce wallet pour citoyen vertueux. Rien ne nous garantira alors que des malus pourraient apparaitre, et que ce système ne devient à thermes incontournables.

L’histoire nous a appris que l’enfer est pavé de bonnes intentions, et il n’y a pas si longtemps, il fallait se faire « vacciner » pour pouvoir faire ses courses ou aller boire un verre en terrasse !

Il n’est d’ailleurs pas non plus impossible, qu’un jour, ce genre d’acte médical soit nécessaire pour, par exemple, disposer de son argent librement.

L’Union européenne agit en sous-marin :

Comme à son habitude, l’Union européenne n’est pas très loquace sur ce qu’elle prépare, et se dote progressivement d’une législation ambiguë quant à l’instauration d’un crédit social. On pense aussi à l’Euro numérique qui pourrait asservir chaque citoyen européen.

L’Europe ayant ouvert la chasse au voitures thermiques, on pourrait imaginer, dans un avenir plus ou moins proche, que rouler avec une voiture essence ou diesel pourrait vous donner des points de malus.

Votre argent pourrait aussi être dédié à certains achats seulement en cas de mauvaise note !

Les possibles obligations pour gagner des points :

Nous n’y sommes pas encore, mais il est très probable qu’un système comme celui-ci voit le jour. Pour gagner des points, vous devriez alors

  • Rouler en voiture électrique
  • Réduire vos déplacements
  • Manger moins de viande
  • Manger de la nourriture à base de poudre d’insecte
  • Se faire vacciner quand les autorités l’ordonneront
  • vous conformez à l’idéologie du gouvernement
  • Service militaire ou gouvernemental
  • Avoir un bon niveau d’étude

En résumé, si une telle chose devait arriver en France, vous devrez d’une manière ou d’une autre rentrer dans le moule, et chaque petit écart, comme traverser au rouge piéton pourrait vous coûter cher !

Le crédit social en Chine :

Le crédit social en Chine, également connu sous le nom de système de crédit social, est un programme gouvernemental qui vise à évaluer le comportement des citoyens et des entreprises en utilisant des données provenant de diverses sources pour attribuer des scores de crédit social.

Ce système a été introduit dans le but de promouvoir des comportements socialement positifs et de renforcer la confiance dans les transactions économiques et sociales.

Objectifs et raisons pour sa mise en place :

  1. Promotion de la confiance et de l’intégrité : le gouvernement chinois a mis en place le crédit social pour encourager les individus et les entreprises à agir de manière responsable et honnête, en renforçant la confiance dans les interactions économiques et sociales.
  2. Renforcement de la conformité : le système de crédit social vise à récompenser les comportements conformes aux règles et aux lois et à sanctionner les comportements non conformes. Cela encourage les citoyens à respecter les réglementations en vigueur.
  3. Encouragement de la civilité : le système vise à promouvoir des comportements civiques tels que le respect des files d’attente, le paiement en temps voulu des dettes, etc.

Avantages potentiels :

  1. Amélioration du comportement : le système pourrait inciter les individus et les entreprises à adopter des comportements socialement positifs, tels que le respect des lois et le remboursement des dettes.
  2. Renforcement de la confiance : en encourageant les transactions honnêtes et éthiques, le système pourrait améliorer la confiance dans les interactions commerciales et sociales.

Inconvénients :

  1. Violation de la vie privée : la collecte massive de données nécessaires pour établir les scores de crédit social peut soulever des préoccupations en matière de vie privée et de surveillance gouvernementale.
  2. Discrimination et sanctions excessives : le système pourrait être sujet à des discriminations et à des sanctions excessives, affectant potentiellement les droits et les libertés individuelles.
  3. Manque de transparence : les critères exacts utilisés pour attribuer les scores de crédit social ne sont pas toujours transparents, ce qui pourrait générer de l’incertitude et de la méfiance parmi la population.
  4. Potentiel de manipulation politique : le gouvernement pourrait utiliser le système pour influencer les opinions politiques et restreindre les voix dissidentes.

Il est important de noter que les opinions sur le système de crédit social en Chine varient considérablement. Certains voient en lui un moyen de promouvoir des comportements positifs et d’améliorer la société, tandis que d’autres s’inquiètent des implications en matière de surveillance, de contrôle et de respect des droits individuels.

Méthodes de recueil d’informations personnelles :

Voici quelques-unes des méthodes et sources utilisées pour attribuer des scores de crédit social en Chine :

  • Surveillance électronique : les activités en ligne, y compris la navigation sur Internet, les achats en ligne, les commentaires sur les réseaux sociaux et les médias sociaux, peuvent être surveillées pour obtenir des informations sur le comportement des individus.
  • Reconnaissance faciale : la Chine a largement développé la technologie de reconnaissance faciale pour suivre les individus dans les espaces publics. Les caméras de surveillance équipées de cette technologie sont utilisées pour surveiller les activités et les mouvements des citoyens.
  • Données financières et bancaires : les données provenant des transactions financières, des prêts, des paiements de factures et des activités bancaires sont collectées et utilisées pour évaluer la santé financière et le comportement de paiement.(Cela inclut les antécédents de paiement de dettes, les niveaux d’endettement)
  • Comportements sociaux : les comportements civiques et sociaux sont également surveillés. Cela peut inclure le respect des règles de la circulation, la participation à des activités communautaires, etc.
  • Antécédents juridiques : les antécédents judiciaires, y compris les cas de fraude, de vol et d’autres infractions, peuvent influencer le score de crédit social.
  • Comportements en ligne : les activités en ligne sont de plus en plus analysées, notamment les commentaires sur les réseaux sociaux, les achats en ligne, etc.
  • Comportements de consommation : les habitudes de consommation, telles que les choix alimentaires et les dépenses, peuvent aussi être utilisées pour évaluer le crédit social.
  • Participation politique : dans certains cas, la participation politique ou le soutien aux politiques gouvernementales peuvent par ailleurs être considérés.
  • Relations sociales : les relations avec d’autres personnes ayant des scores de crédit différents peuvent aussi influencer le score, ce qui signifie que des interactions avec des individus ayant des scores faibles pourraient potentiellement affecter le vôtre.
  • Niveaux d’éducation : Dans certaines régions, le niveau d’éducation peut également être un facteur.
  • Données de télécommunications : les enregistrements des appels téléphoniques, les messages texte et d’autres données de télécommunications peuvent être utilisés pour évaluer les interactions sociales et les comportements de communication.
  • Systèmes de transport : les données de transport, y compris l’utilisation des transports en commun et les infractions au code de la route, peuvent être considérées.
  • Données de consommation : les habitudes de consommation, telles que les achats effectués avec des cartes de crédit et de débit, peuvent être collectées et utilisées pour évaluer les comportements de dépenses.
  • Données de localisation : les applications mobiles et les dispositifs de suivi GPS peuvent fournir des informations sur les déplacements et les habitudes de localisation des individus.
  • Données administratives : les dossiers gouvernementaux, y compris les informations relatives aux impôts, aux permis et aux licences, peuvent également être utilisés pour évaluer la conformité administrative.
  • Données sociales : les interactions avec d’autres individus, les relations sociales et les activités communautaires peuvent être surveillées.