Gagner de l’argent avec les APL : mythe ou réalité ? Être bénéficiaire des APL permet de réduire considérablement le coût de votre loyer. Mais, est-il possible d’optimiser cette aide pour réellement gagner de l’argent à la fin du mois ? On vous explique tout ce qui est possible de faire.
Les APL, c’est quoi déjà ?
L’Aide Personnalisée au Logement (APL) est une aide financière versée par la CAF (ou la MSA pour certains) pour réduire le montant de votre loyer.
Elle est attribuée sous conditions de ressources, en fonction :
- De vos revenus des 12 derniers mois
- De votre situation familiale
- Du montant de votre loyer
- De la localisation du logement
En règle générale, cette aide est versée chaque mois, directement au bailleur ou au propriétaire, ce qui allège d’autant votre reste à charge. Dans certains cas, vous pouvez percevoir directement cette aide sur votre compte bancaire, mais pour autant, le logement doit y être éligible.
Gagner de l’argent avec les APL : un objectif réaliste ?
Gagner de l’argent avec les APL est en principe impossible, puisque cette aide sert à prendre en charge, une partie ou la totalité de votre loyer. Elle ne permet donc pas de faire de l’argent au sens propre, mais plutôt à ne pas en dépenser. Ce qui reviendrait à faire des économies.
Bénéficier des APL vous permet gagner donc de l’argent, qui est alloué à votre logement.
Cela vous permettrait aussi d’avoir un appartement dans une zone géographique, dans laquelle vous ne pourriez pas vivre sans cette aide, à cause des loyers trop élevés.
Louez un logement bien calibré à votre situation
L’APL est calculée dans la limite d’un loyer plafond. Si vous louez un logement plus cher que ce plafond, vous ne recevrez pas plus d’APL. En revanche, si vous trouvez un logement en dessous du plafond, vous optimisez votre aide et réduisez considérablement votre reste à charge.
Voici un Exemple :
Laurent sait qu’il peut bénéficier de l’APL à hauteur de 300 € / mois. Il va donc chercher un logement en prenant en compte ce paramètre. Il trouve deux logements qui lui plaisent : l’un affiche un loyer à 350 € par mois, et l’autre à 280 €.
On pourrait se dire qu’il a tout intérêt à choisir le logement au loyer à 280 €, car l’APL couvrira entièrement son loyer et il n’aura donc aucune dépense pour son logement. En effet, cela permettrait de ne pas dépenser un sous de plus.
Cependant, le choix du loyer à 350€ peut aussi se faire si l’appartement est nettement plus grand, meublé, plus moderne, mieux situé ou desservi. Le reste à charge serait alors de 50 euros pour un confort bien meilleur. Il ne faut pas non plus oublier que dans certaines circonstances, cela peut valoir aussi la peine, si cela fait économiser des frais de transports ou si vous êtes près d’un supermarché pas cher pour réduire vos frais de courses alimentaires.
Misez sur la colocation ou le logement solidaire
La colocation vous permet de louer un logement plus grand (et souvent mieux situé), tout en divisant le loyer. De plus, chacun peut faire sa propre demande d’APL.
Autre solution : les logements contre services, où vous logez gratuitement (ou presque) chez une personne en échange de temps de présence ou de petits services. Là encore, l’APL peut s’appliquer si vous participez à une charge locative.
APL et logements conventionnés : la clé de l’éligibilité
Vous ne pouvez bénéficier de l’APL que si le logement est conventionné. Cela signifie qu’il respecte certaines normes (surface, loyer, etc.) et qu’un accord existe entre le bailleur et l’État. Les résidences étudiantes, les logements sociaux ou certaines locations du parc privé sont conventionnés.
Faites une simulation APL avant toute prise de décision
Avant même de chercher un logement, il est essentiel de simuler vos droits APL. Cela vous permet d’anticiper le montant d’aide auquel vous pouvez prétendre, en fonction du loyer et de vos ressources.
Vous pouvez utiliser le simulateur APL du site Mes Allocs.fr. L’outil est gratuit et vous permet de tester votre éligibilité en fonction du loyer que vous envisagez de payer.
Le simulateur est très simple d’utilisation, il faut juste remplir les différents formulaires avec vos informations personnelles et votre situation.
Étudiants : ne passez pas à côté de l’APL !
De nombreux jeunes oublient de demander l’APL, pensant ne pas y avoir droit. Or, même sans revenu ou avec un job étudiant, vous êtes souvent éligible !
Les résidences CROUS ou logements meublés conventionnés sont parfaits pour bénéficier de l’APL. En fonction de vos revenus et de ceux de vos parents, vous pouvez percevoir un certain montant d’aide complémentaire, qui peut même couvrir intégralement le prix de votre loyer.
APL + RSA + activité réduite : un cumul possible
Il est parfaitement possible de cumuler l’APL, le RSA et une activité réduite, à condition que vos revenus restent modestes. Ce cumul est même prévu par les dispositifs sociaux français pour permettre aux personnes en situation précaire de reprendre une activité sans perdre immédiatement leurs aides.
Concrètement, si vous touchez le RSA, vous pouvez aussi recevoir l’APL pour alléger le coût de votre loyer. Et si vous exercez une activité réduite, comme un mi-temps, une mission ponctuelle, de l’intérim ou une micro-activité en tant qu’auto-entrepreneur, vous ne perdez pas automatiquement vos droits. Ce sont les montants cumulés qui comptent.
Voici un exemple avec un revenu partiel de 400€ par mois :
- Vous touchez 607 € de RSA (montant seul pour une personne sans revenu)
- Vous avez une activité qui vous rapporte 400 € par mois
- Vous percevez 250 € d’APL
Vous pouvez cumuler ces trois ressources. Le RSA sera ajusté (il baissera légèrement selon ce que vous gagnez), mais il ne sera pas supprimé tout de suite.
L’objectif de la CAF est d’encourager la reprise d’activité, même partielle, sans sanctionner financièrement. Il existe d’ailleurs un mécanisme appelé prime d’activité, qui peut aussi venir compléter vos revenus dès que vous exercez une activité professionnelle, même modeste.
👉 Important : vous devez déclarer tous vos revenus chaque trimestre à la CAF (salaire, missions ponctuelles, chiffre d’affaires si vous êtes auto-entrepreneur…). C’est à partir de cette déclaration que vos droits sont recalculés.
1. Effet sur le RSA :
Le RSA est partiellement maintenu grâce à un abattement :
- 62 % du revenu est déduit
- 400 € × 62 % ≈ 248 € déduits
- 607 € – 248 € ≈ 359 € de RSA restant
✅ RSA estimé : environ 359 € au lieu de 607 €
🔻 Baisse : environ -248 €
2. Effet sur l’APL :
La Caf prend en compte les revenus pour recalculer l’aide au logement.
Avec 400 €/mois de revenu, l’APL peut baisser légèrement, souvent de 30 à 60 € selon le loyer, la ville, etc.
✅ APL estimée : environ 190 à 220 € au lieu de 250 €
🔻 Baisse : environ -30 à -60 €
💰 Résumé des montants mensuels
Avant activité | Après activité (400 €/mois) | |
---|---|---|
RSA | 607 € | ~359 € |
APL | 250 € | ~200 € |
Revenu | 0 € | 400 € |
Total | 857 € | ~959 € |
Résultat : vous gagnez environ 100 € de plus par mois, même si le RSA et l’APL baissent légèrement. En plus, vous accédez à plus de droits : prime d’activité possible, ouverture de droits à la retraite, statut actif, etc.
En résumé :
Oui, APL + RSA + job à temps partiel ou micro-entreprise, c’est possible et légal. Et même si les aides s’ajustent et que le système est pensé pour accompagner une reprise d’activité progressive sans vous laisser tomber, de nombreuses personnes se diront qu’il n’est pas intéressant de travailler plus de 40 heures par mois pour à peine 100 euros de plus.
Conclusion
Les APL ne sont pas qu’une aide au logement : bien utilisées, elles peuvent vous permettre de vivre plus confortablement. Mais avant toute location, même si vous pensez ne pas y avoir droit, faites une simulation. Vous pourrez ainsi déterminer si votre situation et le logement que vous avez choisi vous ouvre les droits à cette aide. La simulation pourra aussi vous donner une indication sur le montant de vos économies potentielles.
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